Avant-propos
Cet article se base sur une vidéo que j’ai réalisée en date du 19 Février 2025
Tout d’abord avant que je commence cette vidéo, j’aimerai vous dire que même si je suis plutôt connaisseur au niveau historique et politique mais par contre je ne suis pas du tout économiste pour autant j’essayerai le plus possible de faire de mon mieux pour vous fournir des explications les plus correctes que possible.
1) Définition des corporations
Selon le Larousse.fr:”Au Moyen Âge,association groupant des marchands exerçant une profession commune.”
Selon le CNRTL:”Association confraternelle ou économique regroupant dans certains pays d’Europe au Moyen Âge, et parfois jusqu’à nos jours, des personnes ayant des intérêts communs (marchands, artisans, artistes).”
2) Pourquoi est ce que ce sujet t’il est tabou?
Comme Guillaume Travers l’expliqua dans ses ouvrages malheureusement au 20ème siècle, les guildes, corporations ou associations peu importe les termes qu’on peut leurs donner ont été reprises par des régimes fascistes mais la grosse différence entre les guildes médiévales et les corporations fascistes c’est que déjà la religion n’avait pas une place aussi forte mais aussi que les guildes médiévales se soutenaient entre elles alors que les corporations de métiers fascistes étaient directement contrôlés par l’Etat pour ne citer que ces différences. Nous avons aussi une version du terme corporation mais qui n’a rien avoir avec le terme médiéval qu’est le terme corporation en anglais selon le Cambridge dictionary je cite:” a large company, or a group of companies that are controlled as a single organization” Cela veut dire en français:”une grande compagnie ou un grand groupe de compagnies contrôlée par une seule organisation” bref cela n’est pas du tout la même définition que les corporations médiévales.

3) Quelles ont été les caractéristiques des corporations?
Les corporations ont été créés en Belgique à l’issu de plusieurs causes: Tout d’abord celles-ci étaient un moyen de défense contre des menaces extérieures comme par exemple le brigandage. Chaque corporations en Belgique avait sa milice. Celles-ci avaient un monopole notamment sur le prix des matières premières qui les revendaient à des artisans, par la suite les objets nouvellement créés à partir de ces matières premières étaient revendus à l’étranger.

Il y avait différents types de corporations de métiers qui se regroupaient en différents types de professions dans une même ville, les fondateurs des corporations avaient un lignage comme dans une aristocratie. Le travail manuel de cette époque était très bien vu. Les guildes avaient même des blasons comme dans l’Aristocratie et les gens qui y travaillaient habitaient dans une steen qui est un terme qui vient du Flamand et qui était une grande maison en pierre fortifiée.


Les artisans des corporations même quand ils étaient pauvres, il y avait une véritable charité fraternelle et tout ces gens s’entraidaient. Dans les corporations l’ont s’entraidaient grâce à une caisse d’assistance commune mais il y avait aussi une dimension très religieuse avec une chapelle et un saint-patron et les règles étaient fixées par un règlement.
Dans chaque corporations, il y avait des jurés qui juraient de faire respecter le règlement et d’être les plus droits que possible sans se faire corrompre par qui que ce soit et de rendre la justice de la manière la plus neutre que possible.
Il y avait trois niveaux d’expertises dans les corporations nous avions les apprentis puis les compagnons et le maitre nous allons d’abord parler des apprentis.
Les apprentis qui certes devaient payer un droit d’entrée mais qui étaient nourris et logés par le maître mais qui ne reçevaient pas de salaire. Pour être apprenti, il fallait avoir au minimum 15 ans par conséquent contrairement au 19ème siècle où les enfants travaillaient énormément dans les usines, là au moins les apprentis étaient respectés. Par la suite, quand l’apprenti a eu assez d’expérience, il devint compagnon et devait par la suite produire un chef d’oeuvre. Le compagnon pouvait devenir maître si et seulement si il avait assez d’argent pour payer un droit d’admission.
Le Règlement était fixé par les jurés et celui-ci était très stricte, néanmoins il y avait un avantage c’était que le maître ne pouvait pas sous-payé ses compagnons, tout simplement car c’étaient les jurés qui fixaient les salaires et de même qu’il ne pouvait pas les exploiter de trop car les jurés fixaient les heures de travail bref c’était un contre pouvoir.
Les jurés étaient aussi des inspecteurs car ils avaient la capacité d’infliger de lourdes amendes par exemple quand un produit n’était pas conforme. La punition la plus grave était le fait de ne plus pouvoir travailler. Il n’y avait aucune contrefaçons ou faux, car celles-ci étaient beaucoup plus sanctionnées qu’aujourd’hui. Dans la corporation de métier l’Excellence était de mise, au niveau de la qualité du travail, de la protection du consommateur mais il y avait aussi une dimension identitaire car les corporations devaient rendre une ville prestigieuse, les artisans devaient travailler en face du public car cela permettait d’éviter beaucoup plus les fraudes dans ces endroits appelés halles ou foires. Les communes fixaient elles aussi les prix, mais ne seraient ce que d’appeler les acheteurs ou même tromper ceux-ci en leur donnant de faux poids était puni de peine de mort, ils ne rigolaient pas à l’époque!

4) Quelques exemples de corporations: L’exemple du Duché de Brabant
La Corporation était un moyen pour les artisans de s’émanciper, à l’époque, les corporations fournissaient pour les accidentés des secours de même que la pension des personnes âgées. C’est déjà à cette époque que il y a eut une lutte entre les privilèges et l’argent. Les proto-corporations sont arrivées à la fin de la période carolingienne c’est à ce moment que l’arrivée des marchands causa l’émergence de celles-ci. Ces marchés ont encore donnés leurs noms aujourd’hui à certaines rues de Bruxelles. Ce qui est assez bizarre c’est qu’ils y avaient des organismes corporatistes indépendants et qui livraient une guerre à des guildes qui comme nous l’avions vu précédemment d’après la définition actuelle était censé être la même chose sauf que si j’ai bien compris les corporations indépendantes avaient été fondées par des marchands des siècles auparavant, marchands qui voulaient exercer des professions qui n’avaient pas encore d’organes de guilde encore constitués.

Il pouvait arriver que des artisans se rebellaient contre leur maître et par conséquent non seulement le fugitif payait une lourde amende mais le maître qui l’acceuillait aussi dans l’éventualité où il le nourrissait. Les corporations des villes entre elles communiquaient beaucoup et s’entraidaient. C’est à la fin du XIIIème siècle que le duc de Brabant ne s’adressa plus aux corporations mais aux membres de ces corporations en leurs noms propres. C’est au XIIIème siècle que beaucoup de guildes vont fusionner entre elles par exemple, les guildes des ébénistes et des tonneliers. Ce fut en 1306 qu’une révolte eut lieu, les artisans ont décrétés la fin de la guilde, les aristocrates se sont enfuis cependant grâce aux ducs ils ont pu recouvrer leurs pouvoirs. Ce qui est assez intéressant c’est qu’au XIVème siècle dans la ville de Louvain, les moines des ordres mendiants même eux alors qu’ils faisaient partis de l’Église ne pouvaient plus entrer dans la ville car ils auraient participer à la révolte des artisans. À Anvers ces artisans se sont révoltés contre l’échevin et les corporations réclamaient leur autonomie. Les guildes avaient aussi des assemblées. Aucun métier n’était encore constitué à la moitié du XIVème siècle.
La première association corporative fut celle des monnayeurs. Concernant les monnayeurs par exemple les compagnons avaient aussi comme objectifs de pouvoir sanctionner les abus par des amendes. Les assemblées permettaient de faire élire ses chefs pour les surveiller, ceux-ci allaient par la suite prélever des amendes. Les orfèvres (comme certains métiers déjà mentionnés) quant à eux certes étaient sur le chemin de l’association réglementée mais n’était pas encore du tout encore un métier à proprement parlé. Les premiers métiers n’ont été créés qu’en 1365. Les étrangers pouvaient vendre librement. La menuiserie est un très bon exemple d’un métier créé dans les règles car juste quand ceux-ci ont créés leurs coutumes(les lois de leur métier) et qu’ils ont reçus les avals de la ville, les menuisiers ont eu la possibilité de recevoir sur leur parchemin de coutumes un sceau de la ville confirmant que celle-ci avait accepté leurs règles. Les magistrats étaient heureux, car ces concessions aux métiers non seulement leurs permettaient de réduire considérablement la résistance mais en plus ces associations corporatistes étaient selon les magistrats une nécessité sociale et économique. Une ordonnance de 1389 défendait les maîtres d’affranchir les étrangers donc il y avait déjà une conscience identitaire à l’époque.
A partir de 1382, le Cadre légal va s’assouplir avec par exemple les colporteurs qui allaient pouvoir choisir soit de s’organiser, soit de vivre en dehors des cadres du métier mais ce mouvement qui va aller dans certains métiers ne s’est pas étendu directement partout, faisant pencher ces associations libres vers des corporations obligatoirement réglementées. Le Duc n’avait pas beaucoup de pouvoir seulement d’accorder des privilèges, c’étaient les villes qui avaient tous les pouvoirs. Ne s’affiliant pas les colporteurs n’étendirent donc pas leur pouvoir. C’est à partir de 1368 qu’une commission composée de compagnons et de patriciens fut chargé de défendre les artisans face aux abus des patriciens, patriciens qui constituaient ce conseil et qui concluaient des accords mutuellement avec les artisans.
Malheureusement, les querelles entre les patriciens et les artisans étaient trop prégnantes et au lendemain de la bataille de Courtrai, les flamands se sont emparés du pouvoir seuls. Une révolte à eut lieu le 24 Mai 1420 poussant les patriciens à s’en aller et le comte de Saint-Paul d’être proclamé, le tiers-état a eu enfin ses droits-reconnus. Les démocrates brabançons préféraient un équilibre politique de partage du pouvoir comme quoi contrairement aux conneries que les gauchistes nous racontent non l’époque médiévale ne fut pas l’enfer sur terre, bien au contraire. Il y avait l’élection d’un bourgmestre pour les gens les plus importants du pouvoir économique de même que pour les lignages. Chaque corps de métiers étaient traités différemment par exemple le tisserand travaillait pour quelqu’un d’autre par contre l’Association drapière était ouverte à tout le monde.
Les volontés de réformes sont arrivées plus tard dans le Duché de Brabant que dans le Comté de Flandre car ils y avaient moins de villes et de villages d’importance économique et aussi parce que aussi il y avait moins la possibilité de former des coalitions avec des groupes puissants à l’intérieur et à l’extérieur des villes et des villages. À l’époque dans le Duché de Brabant, il y avait 4 capitales: Louvain,Bruxelles, Bois-le-duc, Anvers, non seulement dans ces capitales les corporations décidaient des politiques locales mais aussi d’approuver ou non par exemple l’augmentation des taxes au niveau des Etats généraux brabançon et que chacun des partis (pas au sens moderne du terme) devaient unanimement être d’accord sur le sujet en question.
Dans les Pays-Bas espagnols que cela soit dans les territoires brabançons ou du comté de Flandre, l’empereur Charles Quint a décidé d’enlever les droits politiques des corporations artisanales locales et par conséquent, il y eut des révoltes et à Gand après les révoltes de 1539. Charles Quint décida que les gantois ne pouvaient plus faire élire leur propre diacre et donc en conclusion seuls les supérieurs de l’élite urbaine pouvaient diriger ces corporations. Après 1585, il est devenu très logique que le commerce de gros ne pouvait plus être une solution pour les économies urbaines. C’est durant la période des Pays-bas autrichiens, que les politiques douanières ont permis le développement du commerce d’exportation urbain. C’est grâce aux maîtres artisans que de nombreuses innovations eurent lieu, ceux-ci réalisaient des économies d’échelle grâce à la sous-traitance et à des activités commerciales. À cette époque, il y avait des vides institutionnelles qui ont permis des initiatives entrepreneuriales.
5) Quelques exemples de corporations: l’Exemple du Comté de Flandre
Au XIIème siècle à Bruges, dans le Comté de Flandre, il y eut une charte qui fut mise en place et qui réduisit le pouvoir des corporations. Au XIVème siècle, des Maisons-Dieu aussi appelés hôpitaux ont été créés par les corporations pour leur retraités. Dans les assemblées échevinales brugeoises, les corporations ont commencés de plus en plus avec le temps à accumuler du pouvoir grâce à leurs représentants. Il est intéressant de noter que dans le Comté de Flandre à l’époque médiévale, il y avait des organisations de travail qui n’étaient pas des corporations comme les jouteurs urbains. En tout cas dans le Comté de Flandre comme le dit l’article: ”Archery and Crossbow Guilds in Medieval Flanders, 1300-1500”, dans un passage il est dit: ”the elaborate social occasions when princes and plumbers would dine together.” traduction: ”Les occasions sociales élaborées où les princes et les plombiers dînaient ensemble”bref il y avait un respect mutuel entre les dirigeants et les travailleurs manuels ce qui n’est plus du tout le cas aujourd’hui.
Le Comté de Flandre était très connu pour sa confection des draps à partir de laine, au passage ce fut le commerce de la laine avec l’Angleterre qui a rendu les français furieux et qui est l’une des causes de la Bataille de Courtrai. Bruges fut surnommé à l’époque la Venise du Nord car son port était très réputé, de part son caractère aussi très cosmopolite mais pas comme on l’entend aujourd’hui car ils n’y avaient pas d’extra-européens. A proximité de ce port se trouvaient des banques et des bureaux de changes et qui n’étaient pas des corporations.Les guildes imposaient aux denrées qui transitaient par le port un prix,empêchant donc une concurrence économique.Les patriciens en Flandre issus des guildes étaient appelés poorters.Contrairement au duc de Brabant qui était de ce que j’ai pu en analyser plutôt en retrait par rapport aux guildes,le comte de Flandre les soutenaient totalement jusqu’à leur accorder des subventions très fortes mais le gros problème c’est que les guildes ayant le comte de Flandre avec elles n’aimaient pas être contrôlées et se montraient parfois violentes.
En Flandre plusieurs révoltes eurent lieu, les artisans des corporations voulurent que leurs membres puissent aller dans les conseils municipaux pour améliorer leur salaire. Heureusement fatigué par les patriciens, Guy de Dampierre alors Comte de Flandre ne renouvela pas les chartes qui furent brûlées durant les révoltes à Bruges, il permit la représentation des artisans dans les conseils des échevins. Il est intéressant de noter que à la suite de ces événements, deux clans allaient se former les Leliaerts dans celui-ci il y avait les bourgeois et les seigneurs et d’un autre côté les Klauwaerts avec la petite bourgeoisie et les artisans des corporations. Ce conflit entre les différentes strates de la société va perdurer dans le temps, par la suite les Leliaerts furent renversés partout en Flandre.

Au XIVème siècle, les maîtres artisans flamands étaient beaucoup moins dépendants des marchands et des financiers notamment au niveau des tissus de luxe et donc par conséquent, ils pouvaient plus facilement lancer des initiatives entrepreneuriales. Les commerçants ne pouvaient rejoindre les corporations artisanales sauf s’ils faisaient le parcours initiatique de base. Les organisations corporatives ne pouvaient pas interdire au maître de vendre ses propres produits ni qu’il fasse appel à de la sous-traitance, certaines corporations en elles-même ignoraient la sous-traitance. Vers 1300, le niveau local et supralocal sont devenus inextricablement liés les uns aux autres. Le pouvoir électif de chaque membre des corporations dépendait de la rémunération que la personne percevait. Ce qui était bizarre c’était qu’à Bruges dans un atelier, il ne pouvait pas avoir plus de 4 métiers à tisser à cause des contraintes liés au règlement des corporations c’est pour cela, qu’il n’y a jamais eu de grands établissements industriels à Bruges, cependant l’on pouvait augmenter le nombre de métiers à tisser grâce aux congressistes.

6) L’organisation du travail à Liège
Dans la Principauté ecclésiastique de Liège, il y avait ceux qui étaient appelés les 32 bons métiers. Par exemple pour les boulangers, je suppose que ce n’était qu’à Liège il y avait des gouverneurs, pourtant ceux-ci n’avaient aucun avantage économique ni ne se vantaient de leurs titres. Ils recevaient une somme minimale de la caisse de la confraternité. Un juré ne recevait dans la principauté que 1 florins ce qui équivaut à aujourd’hui 0,0024 Euro ce qui n’est rien, même si depuis cette époque il y eut beaucoup d’inflation. À Liège, il y avait les jurés mais aussi les rewards qui étaient comme eux sauf que ils rentraient chez les gens de métiers pour vérifier par exemple l’état de leurs machines et vérifiaient l’application du Règlement et comme les jurés ils pouvaient mettre des amendes si par exemple la personne contrôlée refusait de laisser entrer le reward. Le nombre de Reward variait selon les métiers, à côté des rewards il y avait des officiers qui gardaient leur poste durant toute la vie. Dans un même métier certains avaient la plénitude du droit ou Raede et d’autres bénéficiaient d’une partie du droit appelée petite Raede.
Certains corps de métiers comme par exemple les pâtissiers devaient pour avoir la possibilité de cuire leurs pains de détenir la Raede tandis que d’autres personnes qui n’avaient pas beaucoup d’argent avaient la possibilité avec le droit de bourgeoisie de vendre de portes en portes. Les gens de métiers avaient la possibilité d’échapper à certaines lois communes sauf quand il s’agissait de crimes très graves même pour les délits qui n’étaient pas trop graves, ceux-ci étaient soumis à la juridiction des officiers quand ils s’agissaient de délits graves les coupables étaient déférés devant les tribunaux ordinaires. Les officiers étaient jugés par leurs camarades. Les rewards mettaient une marque qui montrait que les objets que vendaient un marchand étaient dignes de confiance et si l’objet était frauduleux ou de mauvaise qualité ils le détruisait. Les personnes vendant de la viande devaient avertir les clients que tel ou tel produit étaient de moins bonne qualité. Les membres d’un même métier étaient tenus de ne pas produire au delà d’un certain nombre de produits que cela soit de la bière, viande….par semaine et devait partager la quantité produite avec leurs collègues. Les marchands étrangers devaient venir sur la place du marché pour se faire contrôler par les rewards, le vendeur étranger devait payer une taxe d’entrée et le tonlieu.
A cause de la juridiction, les maîtres et les ouvriers étaient peu nombreux. Quand le patron était d’accord pour donner des congés à l’artisan il devait le donner le vendredi avant midi. Un ouvrier ne pouvait terminer un travail commencé par un confrère. Si un artisan était parti de son boulot, le nouveau venu s’il voulait commencer son travail devait s’assurer avant que la personne parti avait reçu intégralement son salaire. Le maître comme l’acheteur devaient s’entendre sur un prix ce qui faussait le prix de la vie. La durée de l’apprentissage était différent d’un métier à l’autre. Un apprenti pouvait être rémunéré par le maître pour les services qu’il pouvait rendre à celui-ci, cependant il ne recevait aucun salaire pour sa formation. L’apprenti pouvait acheter son chef d’oeuvre cependant si il ratait celui-ci, il pouvait après un certain temps repasser son chef d’oeuvre.
Concernant les ouvriers étrangers, il est intéressant de noter que la charité chrétienne était de mise cependant, ils ne pouvaient rester qu’un ou deux mois sur place, s’ils venaient d’endroits en guerre mais c’était quelque chose d’exceptionnelle car généralement les étrangers qui venaient travailler et non paresser travaillaient 15 jours avant de repartir d’où ils venaient. Les étrangers devaient repartir sinon cela aurait entrainé un chômage massif chez les artisans inscrits dans les métiers comme quoi contrairement à ce que certaines personnes disent on peut avoir une société profondément catholique et faire preuve de charité tout en ayant une vision identitaire de la société et du travail. Le seul cas dans l’Histoire dans la Principauté ecclésiastique de Liège où celle-ci a fait appel à de la main d’oeuvre étrangère était lors du règne du prince évêque du nom de Erard de la Marck qui a cause des guerres entre réformés et catholiques, les cadres étant décimés il n’avait pas eu le choix.

Dans la Principauté ecclésiastique de Liège, chaque membres de la corporation avaient le devoir de participer à la procession du saint protecteur de la corporation. La corporation (aussi dès fois appelé confrérie) était présente lors des obsèques d’un de ses membres. C’est à partir de 1313 que la Principauté de Liège permit aux artisans et à seulement eux de pouvoir exercer désormais les postes de jurés ou de bourgmestre, par exemple même un noble pour exercer ces fonctions devait s’inscrire sur la liste des 32 bons métiers pour pouvoir participer à la vie publique. Durant les élections de ces postes importants, il était interdit d’acheter des suffrages ou de corrompre des agents électoraux. Les métiers élisaient les bourgemestres. Si des politiciens avaient provoqués du désordre parmi les métiers ceux-ci étaient privés de leur office pendant 20 ans. Ceux qui enchainaient les fonctions passant de bourgmestre à un autre métier ne pouvaient plus avoir de nouvel office pendant 3 ans.
Tout bourgmestre qui avait reçu des dons ou fait de fausses promesses était privé de ce poste pendant 10 ans. Ce fut durant le règne d’Ernest de Bavière que les droits politiques des corporations de métiers ont été abolis. Il est intéressant de noter que d’une ville à l’autre les privilèges étaient différents par exemple à Huy, l’on pouvait créer une milice communale. Ernest de Bavière supprima les redevances seigneuriales, les tribunaux n’étaient plus princiers mais locaux, les bourgeois étaient laissés avec un grand pouvoir sur la ville.

7) L’organisation du travail dans le comté de Hainaut
Dans le Comté de Hainaut durant l’époque médiévale, il n’y avait pas de grandes villes, mais les villes étaient très spécialisées dans l’industrie locale. Le Comté de Hainaut fut une terre d’élection des corporations de métiers. Le Comté de Hainaut était néanmoins connu pour son industrie drapière. C’est grâce à la Paix de valenciennes en 1114 que le pouvoir fut partagé entre le Comte de Hainaut et les bourgeois et par conséquent même si c’était très loin d’être parfait au moins c’était un pas vers la démocratisation du régime grâce à cette charte, les bourgeois avaient plus de liberté d’organiser les différents métiers. En tout cas, concernant le comté de Limbourg et le comté du Luxembourg, je n’ai rien trouvé concernant les corporations de métiers de même pour les autres principautés de moindre importance.
8) La fin des corporations et le drame social
C’est en 1795, qu’avec l’Invasion des territoires Belges par les troupes françaises que les mêmes lois tyranniques concernant la fin des corporations de métiers vont être imposées interdisant les corporations de métiers sous quelques formes que ce soit avec la loi le Chapelier et le Décret d’Allarde qui supprimaient les droits des corporations. Les révolutionnaires avaient supprimés ces droits car selon eux cela « entravait la liberté des gens” alors que comme nous l’avons vu dans cet article précédemment c’était faux.
9) Le drame ouvrier au XIXème siècle
Les artisans et ouvriers ayant perdus leurs droits avec la révolution était à la merci d’un Capitalisme vile et sans merci en Belgique au XIXème siècle, malheureusement la Papauté a réagi trop tard avec l’encyclique Rerum Novarum, le mal était fait. Les ouvriers et artisans se détournaient de plus en plus de la Religion catholique, cette colère ouvrière allait donné plus tard le Communisme qui sera extrêmement meurtrier et en réaction il y aura le Fascisme qui sera lui aussi très meurtrier bref les têtes d’un même hydre. Les hommes,femmes et enfants travaillaient près de 12 à 14 heures par jour, les enfants n’ayant pas le choix car ils travaillaient pour permettre à leurs familles de pouvoir manger à leur faim, bref de survivre. Les salaires étaient au plus bas, pendant des siècles les personnes attachés à leurs terres natales paysannes ont été arrachés et ont été parqués comme des animaux dans des bidonvilles insalubres.
Le Livret de travail permettait aux patrons de contrôler les individus et de sévir contre eux si il y avait de la dissidence de leur part. L’ouvrier recevait une partie du salaire en argent et pour le reste du salaire, il recevait un bon qu’il était obligé d’utiliser dans un des commerces liés à l’usine. Certaines entreprises donnaient certains avantages aux ouvriers mais ce fut machiavélique car cela leurs permettaient de garder le contrôle sur des ouvriers qui étaient redevables.
10) Pourquoi je ne peux être libéral
En prenant l’exemple belge je ne peux pas être libéral en étant catholique et traditionaliste. Le Libéralisme certes désire la liberté cependant à la différence de la société catholique d’antan qui parlait de liberté mais au nom de la libération du vice et donc par conséquent de développer une façon de vivre permettant la vertue. Dans le Libéralisme, l’Homme poursuit ses désirs sans obstacle ici ce n’est plus pour le bien que la liberté est utilisée mais pour la majorité du temps des désirs qui souvent ne peuvent être comblés. Dans le Libéralisme, il n’y a pas la culture de la vertu c’est plutôt le Culte de l’usure, c’est grâce à des habitudes que l’Homme mais aussi avec de l’autodiscipline qu’il peut s’habituer à être vertueux, c’est grâce à la communauté religieuse, la famille… que ces habitudes vertueuses vont se développer que le Libéralisme considère comme des obstacles.
Ce qui est assez cocasse c’est que non seulement le Libéralisme tout comme le Gauchisme a horreur des choses organiques comme la communauté religieuse vues comme “des entraves à la liberté”. l’État est interventionniste mais par contre les libéraux se disent opposés à toute intervention économique de l’État mais par contre quand il s’agit de limiter le pouvoir de la religion même si ils sont sur le papier farouchement opposé à l’Interventionnisme de l’État, là par contre il n’y a pas de problème, bref ils se comportent comme des gauchistes. Étant donné que les gens selon les libéraux ne pouvaient s’accorder sur la notion de bien, c’est le Libéralisme qui a décidé d’imposer sa définition en s’érigeant comme un état “neutre” et que chaque religion doit se privatiser car selon eux toutes les religions se valent. Nous avons des besoins vitaux comme se nourrir, se loger et se vêtir mais sinon tout le reste n’est que du superficiel car tout simplement le Libéralisme cherche au moyen des pubs de toujours nous faire plus consommer dès fois au delà du raisonnable, bref il ne fait qu’étendre la Passion pour le Vice.
En tant que catholique traditionaliste et identitaire, je ne peux être libéral car lorsque les Trentes glorieuses étaient arrivés alors que le grand patronat aurait pu faire appel à de la main d’oeuvre seulement européenne et asiatique, main d’oeuvre qui était travailleuse et qui ne posait aucun problème elle a préféré se tourner vers de la main d’oeuvre qu’elle considérait comme moins chère du nord de l’Afrique. C’est grâce à ce contexte favorable des Trentes glorieuses que le Gauchisme a pu se développer car le Gauchisme est une extension dégénéré du Libéralisme pas étonnant que notamment aux USA les gauchistes sont nommés comme “Liberals”et d’un autre côté nous avons le Socialisme qui s’est effondré avec la chute du bloc de l’est bref pas besoin d’en rajouter plus.
11) Ma vision économique idéale
Les corporations de métiers seront restaurés évidemment, elles pourront exister dans une économie protectionniste pour éviter que la concurrence ne détruise celles-ci. Dans les corporations, il y aura un saint protecteur, il faudra jurer sur la Bible. Concernant les apprentis, le maître devra les nourrir et les loger et leur donner un salaire(ce qui ne fut pas le cas à l’époque), les apprentis ne devront plus payer de droit d’entrée. Les compagnons(ne devront plus payer de lourdes charges pour devenir maître les meilleurs candidats le deviendront), il pourra avoir plusieurs maîtres ceux ayant les meilleurs résultats durant les chefs d’oeuvres. Cependant le chômage n’existera plus(on sera dans une situation de pleine emploi), étant donné que l’on sera dans une société catholique par conséquent il y aura des associations catholiques qui pourront aider les gens dans le besoin. Il y aura les gens travailleront dans les corporations mais aussi dans les champs. Chaque corporation aura son propre parlement où les apprentis siégeront, les compagnons compatibilisant les votes et si il y a eu des abus que cela soit au niveau du maître, il faudra qu’il y ait tout le monde qui ait voté à l’unanimité quand c’est un compagnon ce sera à 80% et un apprenti 50%. Les corporations à part si elles empiètent sur le droit public mais sinon tout se règlera en interne et le duel pourra être une option pour montrer sa vaillance mais aussi pour éviter des procès sans fin et en plus malheureusement aujourd’hui c’est toujours la personne la plus riche qui a la possibilité le plus de se payer des avocats qui l’emporte. Dans le duel, c’est un risque à prendre mais c’est celui qui l’emporte qui gagne la procédure judiciaire. La corporation se devra de part les jurés qui viendront contrôlés celle-ci de ne pas avoir de contrefaçon sous peine de lourdes amendes de même que de ne pas mentir sur le poids des denrées(à l’époque c’était la mort). La qualité et l’excellence seront de mises, aussi les syndicats existeront toujours mais seront de Droite et pourront vérifier si les jurés et les maîtres n’exagèreront pas.
Les sources
Mes vidéos à ce sujet:
1) Les définitions du corporatisme: https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/guilde/38599
https://www.cnrtl.fr/definition/guilde
https://dictionary.cambridge.org/dictionary/english/corporation
2) Qu’est ce qu’était qu’une corporation?: https://www.histoire-des-belges.be/au-fil-du-temps/moyen-age/essor-des-villes-au-moyen-age/les-gildes-et-les-corporations
3) Steen définition: https://fr.wikipedia.org/wiki/Steen_(Bruxelles)
4)Le travail à Bruxelles au XVème siècle: https://www.google.com/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fwww.persee.fr%2Fdoc%2Fmarb_0770-8459_1903_num_65_1_2490&psig=AOvVaw2T7g7J2eEa7QcW_lw2ucwZ&ust=1738163572467000&source=images&cd=vfe&opi=89978449&ved=0CBgQ3YkBahcKEwiA9JGL2piLAxUAAAAAHQAAAAAQBA
5) Les guildes brugeoises: http://www.convivialiteenflandre.org/IMG/pdf/livret-culturel-bruges.pdf
6)Les guildes dans le Comté de Flandre: https://boydellandbrewer.com/9781783273058/archery-and-crossbow-guilds-in-medieval-flanders-1300-1500/
https://manuel-de-methodologie-historique.blog.tudchentil.org/le-commerce-des-draps/
7) Les révoltes flamandes: https://www.histoire-des-belges.be/au-fil-du-temps/moyen-age/comte-de-flandre-du-9e-au-14e-siecle/les-villes-flamandes
9) Les 32 bons métiers de la principauté ecclésiastique de Liège: http://www.chokier.com/FILES/INSTITUTIONS/BonsMetiers.html
10) Ernest de Bavière et la fin de la démocratie liégoise: https://lesmuseesdeliege.be/wp-content/uploads/2013/06/doss-ped-ernest.pdf
11) Les privilèges variant d’une ville à l’autre: https://is.muni.cz/el/1421/podzim2007/FJI2A029X/um/Histoire_de_Belgique.pdf
12) Les métiers dans le Comté de Hainaut: https://popups.uliege.be/1370-2262/index.php?id=1256&file=1
https://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1996_num_78_314_5096_t1_0137_0000_2
13) Les métiers dans le Comté de Hainaut: http://www.valleedelahaine.be/wp/wp-content/uploads/2019/04/Pagus-Hainae.pdf
Guildes flamandes et brabançonne: https://www.cambridge.org/core/journals/international-review-of-social-history/article/political-economy-of-european-craft-guilds-power-relations-and-economic-strategies-of-merchants-and-master-artisans-in-the-medieval-and-early-modern-textile-industries/CB6B4FD5B10DF57521C5B44F2BBF2A55
14) La fin des corporations de métiers dans les territoires Belges: https://connaitrelawallonie.wallonie.be/fr/ligne-du-temps?open=2718
15) L’encyclique Rerum Novarum: https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2021/05/13/rerum-novarum-le-mouvement-ouvrier-chretien-fete-son-centenaire/
16) La souffrance ouvrière au XIX ème siècle: https://www.histoire-des-belges.be/au-fil-du-temps/epoque-contemporaine/evolution-sociale-de-la-belgique/la-classe-ouvriere
17) La religion catholique contre le Libéralisme: https://lanef.net/2021/02/11/saisir-lechec-du-liberalisme/
18) L’immigration dont le patronat a fait appel: https://www.enseignons.be/preparation/download/64903/
19) Livres de Guillaume Travers sur les corporations: Corporations et corporatisme: Des institutions féodales aux expériences modernes https://www.amazon.fr/Corporations-corporatisme-institutions-f%C3%A9odales-exp%C3%A9riences/dp/2491446383
Économie médiévale et société féodale : Un temps de renouveau pour l’Europe:https://www.librairie-de-flore.fr/produit/economie-medievale-et-societe-feodale-un-temps-de-renouveau-pour-leurope/
Capitalisme moderne et société de marché: L’Europe sous le règne de la quantité:https://www.amazon.com.be/Capitalisme-moderne-soci%C3%A9t%C3%A9-march%C3%A9-quantit%C3%A9/dp/2491446200
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